Des scientifiques de l’Inserm* ont mis en évidence un lien entre obésité et système nerveux entérique. Ainsi, un régime trop riche en graisses et en sucres empêche la destruction des neurones de ce système nerveux. Or, ces neurones, s’ils sont présents en trop grand nombre accélèrent la vidange gastrique. Ceci a pour effet de diminuer la sensation de satiété et d’augmenter la prise alimentaire, conséquences pouvant expliquer le développement de l’obésité.
Encore peu connu, le système nerveux entérique (SNE) est notre second cerveau. Le SNE se localise tout le long du tube digestif et se compose de plusieurs millions de neurones. Il régule les fonctions digestives en intervenant à plusieurs niveaux : vidange gastrique, transit et absorption des nutriments. Ce système nerveux est impliqué dans des pathologies digestives, comme les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), mais aussi dans des pathologies extra-digestives, comme la maladie de Parkinson.
A ce jour, le SNE est encore le sujet de nombreuses études. Il ne semble en effet pas encore avoir révélé tous ses secrets.
Les chercheurs de l’Inserm ont donc étudié l’impact d’un régime gras et sucré sur le SNE et ses répercussions sur la vidange gastrique et le transit intestinal. Ces chercheurs ont alors observé que ce type de régime pouvait diminuer la perte de neurones, habituellement observée au cours du temps. Ainsi, le tube digestif ne pourrait s’adapter à un régime correspondant à l’âge adulte. Et le phénotype jeune correspondant à une période de la vie où la prise alimentaire est maximale serait maintenu.
La prévention de pathologies neurodégénératives digestives voire du système nerveux central pourrait être modifiée par des approches nutritionnelles, d’où l’importance encore une fois d’adopter une alimentation équilibrée…
* INSERM = Institut national de la santé et de la recherche médicale
Source : Espace Journalistes sur le site de l’Inserm
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